Nous coachs, sommes habitués à travailler en bilatéral avec nos clients et à penser aux effets du cadre de travail que nous proposons sur les résultats attendus de l’accompagnement. Nous avons l’habitude de créer des conditions favorables à leur mise en confiance, qui les invitent à mener un travail en profondeur, garant de l’atteinte de leurs objectifs. Nous savons, d’expérience, l’importance de recevoir les clients dans un cadre dédié, garantissant le confort, la tranquillité et la confidentialité des échanges avec nos clients. Nous travaillons en intégrant à notre pratique des observations issues tout autant de ce que disent les clients (niveau discursif et vocal) que de ce qu’ils expriment sur le plan non verbal (la posture corporelle, les mouvements des membres, et l’expression du visage, notamment).

Plus que tout, nous aimons ce contact privilégié avec les dirigeants et managers que nous accompagnons… Mais la pandémie s’est invitée dans nos vies et nous a conduits à nous adapter, nous aussi.

Comment la pratique du coaching professionnel est impactée par la pandémie

La première étape a été l’imposition par le confinement des séances à distance (en visioconférence), qui se sont avérées un très bon support pour continuer les coachings engagés malgré les confinements et autres dispositifs de limitation de notre liberté de mouvement que nous avons subis en 2020.

Puis, nous avons pu reprendre le présentiel, mais dans le respect des gestes barrières afin de préserver la santé de nos clients, tout comme la nôtre. Les différentes mesures requises ont – évidemment – toutes un effet potentiellement négatif sur notre pratique. Exemples :

  • Ne pas serrer la main s’avère d’emblée contre-intuitif lorsqu’on accueille un coaché dans son bureau et veut lui signifier qu’il y est le bienvenu… Il nous a fallu trouver d’autres modalités de salutation à distance,
  • Rester à une distance suffisante du coaché est moins impactant car les bureaux sont souvent conçus pour permettre une proximité relative, qui connote une relation singulière, différente de celle que l’on adopte dans un contexte amical, par exemple,

Enfin, les frimas de l’hiver arrivant et l’aération continue des pièces ne pouvant plus tenir lieu de pratique prophylactique, nous avons dû aborder le continent inconnu des séances masquées !

Or, ne pas être vu et ne pas voir l’expression du visage du coaché, durant une séance de coaching complexifie beaucoup notre travail car cela rend plus difficile l’installation d’un climat de confiance et d’ouverture. A tel point que certains pourraient bien être tentés de s’en dispenser au motif que le masque constituerait un obstacle à la sincérité des propos, à l’authenticité des échanges et à la bonne lecture par le coach de ce qu’amène le coaché.

Pourquoi le port du masque est un impératif professionnel

Sans contester l’existence de ces risques, j’estime pour ma part que le port du masque reste un impératif professionnel, au moins pour trois raisons :

  • La pratique du coaching, comme toute pratique d’accompagnement est soumise, par construction, au respect de la loi applicable sur le territoire dans lequel nous exerçons. Tout manquement du coach à la Loi pose problème, car il affaiblit sa capacité à poser et tenir un cadre. Or, le cadre est central dans l’efficacité du coaching. En outre, cette attitude pourrait entretenir l’illusion de toute-puissance que notre métier nous expose à éprouver parfois, plus qu’à notre tour, et dont il convient de se méfier ardemment…
  • Le port du masque est un exercice de coresponsabilité. En effet, la propagation de la COVID-19 est telle que c’est essentiellement en parlant qu’on se contamine. Par ailleurs, on sait à présent que le masque réduit le risque de contaminer autrui bien plus que celui d’être contaminé par lui. Le port du masque n’est efficace que s’il est généralisé, et cela nous invite à la pratique d’une coresponsabilité, au service d’un but commun : la santé de tous. Or, le coaching est aussi une pratique de coresponsabilité, entre coach et coaché. Porter un masque et inviter son client à en faire autant procède donc de ce même principe fondateur – et salvateur.
  • Enfin, le coaching s’ancre dans une éthique de la relation, basée sur une intention fondamentale : ne pas nuire à autrui, ne pas le mettre en danger. Pour cette raison aussi, le port du masque semble en parfaite harmonie avec les fondamentaux de notre métier.

Bref, que cela nous plaise ou pas, que nous soyons lassés de cette situation ou pas, il me semble que nous devons privilégier les pratiques sanitaires qui garantissent la pleine et entière sécurité de nos clients et de nous-mêmes, par égard pour eux, tout d’abord, mais aussi par solidarité avec tous ceux – plus lointains – qui pourraient contracter ce virus parce que nous aurions préféré baisser la garde.