(* : Corporate Sustainability Reporting Directive)

Dans un excellent article publié par Novethic le 31 mai dernier, la question posée à propos de la mise en place de ce reporting dans les organisations était la suivante : « RSE, finance, communication : qui pour piloter la CSRD dans les entreprises ? »

Cette question mérite évidemment toute l’attention des Directions générales et des DRH. Mais elle traduit une vision réductrice du sujet car, trop souvent, définir qui s’occupe/porte un sujet dans une organisation revient de fait à enfermer ledit sujet dans une logique de silo, et à démobiliser l’essentiel des acteurs en interne. Si le sujet est affecté à la communication, financiers et équipes RSE pourront se dire tout à la fois : « C’est injuste et cela donne un mauvais signal ! » mais aussi : « Dans ce cas, ce n’est plus mon problème. Ils vont se débrouiller sans nous ! ». Les mêmes réactions émergeront si d’autres choix d’attribution sont fait, bien sûr.

Cette question ne doit donc pas éluder une autre interrogation, qui me paraît plus fertile : comment cette obligation légale, qui porte une vision systémique des entreprises et de leurs relations à leurs écosystèmes, peut-elle produire un effet vertueux sur leur fonctionnement ? Comment la mise en place de ce nouveau reporting peut-elle constituer une opportunité pour favoriser la mise en place de processus de travail véritablement transverses et d’une mobilisation collégiale sur ce sujet ?

En effet, les enjeux écologiques sont amenés à avoir un impact de plus en plus fort sur le modèle économique de nombreuses organisations et y faire face passera par une mobilisation collective et le développement de nouvelles pratiques basées sur une effective transversalité.

Cela nécessitera un changement culturel fort puisque jusqu’ici, et quoi qu’on en dise, c’est le modèle des silos qui a largement prédominé dans bien des organisations. Et le plus gros défi est sans doute de faire travailler main dans la main des fonctions de l’entreprise peu habituées à copiloter des sujets majeurs. L’accompagnement des équipes dirigeantes dans cette perspective sera un élément facilitant décisif.

Parlons-en !